Suzy Wong, c’est pas Noir (au sens polar-trash du mouvement Noir asiatique, avec ses Chris Coles, John Burdett, John Gartland…), Suzy Wong, c’est Rock’n Roll et Caran d’Ache de concert.
Suzy Wong, c’est pas Corto Maltese, c’est féminin, rebondi, arrondi, galbé, épilé et poli, poli (dans les deux sens du terme)… pas cynique, ô non, féminin j’vous dis… même si, par moment… sur le fil…
Suzy Wong, c’est pas Manara (ça marche pas en mode Déclic)… à peine deux ou quatre couilles de ladyboys, comme une plaisanterie de Fée Clochette, en mode dreling dreling…
Suzy Wong, c’est pas les ghettos asiatiques, bien plutôt les hôtels 5 étoiles, ceux où la chambre est si chère qu’on garde les yeux ouverts toute la nuit…
Et c’est ce qu’on fait avec ce Suzy Wong et les esprits… on garde les yeux ouverts, on mate… du général au particulier (les détails… n’oubliez pas de dénicher les détails des fresques).
Un vrai plaisir de l’œil avec un style Art Contemporain singulier ou Art Singulier contemporain (de quoi réveiller le Capitaine Haddock et sa barbe sous ou sur le drap de lit).
La richesse des illustrations de Virginie Broquet fait oublier la baisse de tension du scénario… et on s’en fout, on se régale, comme, l'étranger qui découvre un pays, qui regarde, qui ressent… et c’est bien aussi !
A mater ce Suzy Wong, à le regarder, le re-regarder… on en vient à vouloir le prolonger avec d’autres épisodes… et, pourquoi pas, on rêverait d’y retrouver ces trois esprits plus taquins, avec gestes et paroles (genre la coccinelle de Gotlib ou l’Idéfix d’Uderzo… une histoire dans l’histoire)… et un scénario encore plus costaud, plus BD…
Tout ça parce que, sinon, j’arriverai jamais à classer ce Suzy Wong… Mais est-ce que Suzy Wong est classable ?
Vous avouerez, souvent je suis con… mais con… Pas vrai Suzy ?
Hervé Grillot, auteur de Bangkok la Noire paru dans la collection de livres numériques Reflets de Thaïlande (éditions GOPE) et de nombreuses autres contributions relatives à l'Asie du Sud-Est.
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